un dimanche chez la poulette #2
attendre toute la journée ce moment où l'on partira chez jean françois... les poussins voulaient toucher la piscine en bois et sauter. alors cuisiner avec maman, et puis coudre aussi, une robe pour l'amoureuse qu'on verrait bientôt, choisir les tissus, découper le papier de soie et appuyer sur la pédale (la robe portée par le poussin est une i du livre 270, taille 120, en tissu offert par manu et rose à pois argentés de chez mille mercis lyon) . alors essayer les chaussures qu'amandine a laissées et puis construire des tours en kapla. les faire toucher le plafond de l'appart et puis trépigner pour les casser. danser en écoutant monsieur poulet jouer du ukulélé, et patienter encore. même la poulette trépignait de partir et il était encore trop tôt. on n'était invité qu'à partir de 17h30. la poulette voulait prendre la voiture et aller se poser dans un jardin; elle voulait à nouveau sortir et laisser le soleil caresser ses orteils. il fallait avouer qu'elle avait peu mis le nez dehors ces derniers temps, s'était ressourcée auprès de son oreiller et en rangeant furieusement l'appartement.
la poulette sentait monter la tension des dimanche soirs, la tension inexorable des poulettes qui travaillent et doivent, pour le lendemain, avoir déjà préparé leur sac et leur casse-croûte, iront au travail après avoir emmené les enfants, des poulettes qui sont, parfois, convoquées jusqu'à 19h pour faire du secrétariat de surveillance de bac. elle le savait la poulette, que si ça durait trop elle allait s'énerver. alors, elle allait fumer une clopinette et puis fermer les yeux sur son balcon, en attendant qu'il soit l'heure, enfin, de partir chez jean françois.