chronique d'un vendredi couleur de pluie
quelques jours et quelques nuits de douleurs, variées et profondes, juste là, dans le dos... oui, là. se reposer et trouver du temps pour soi, pour réchauffer des pieds tout glacés et un dos endolori. rester, un peu, à la maison, profiter de son calme.
jouer avec les poussins, 54 pièces, chacun son tour, et finir ensemble le clown du puzzle. profiter du mercredi, emporter la poussinnette dans sa frénésie, descendre la rue, pousser la porte du coiffeur et faire tailler une petite frange sur son front délicat. avoir le coeur qui serre, et serre encore de la voir grandir, et de la voir si belle. avoir le coeur qui serre et la sentir encore contre soi. passer ce jour si particulier avec les poussins: savourer le regard ravi du poussin, savourer cette petite main douce, savourer ce qui nous unit.
prendre la voiture et rouler jusqu'à une ville bien connue, aimer son travail, découvrir une passion, retrouver le plaisir d'apprendre, de découvrir, de lire. tracer quelques vêtements dans une marge et relever des mots qui touchent. rêver de lire à ses mômes une pièce de théâtre. se voir déjà dans la salle. prendre un coup de vieux: apprendre que le petit gars qu'on gardait et qui dessinait à la craie sur les trottoirs de la rue entre en hypokhâgne. prendre un coup de vieux: retourner dans ce théâtre et dénombrer les années; philippe delaigue, vie de galilée, 1996. prendre un coup de vieux: rencontrer son vieux prof de lettres, boire une bière avec lui, parler du métier. le temps a coulé, le temps a avancé, et c'est si doux d'être aujourd'hui, malgré le froid aux pieds, et les urgences du quotidien.
être là. être demain, dans une autre ville, à faire la folle, à faire la fille avec sa délicate amie. être dimanche, et presser ses lèvres et fermer ses bras autour de ses amours. être.
"ô mort, ne me plante pas au milieu de la vie"