le vent
il y avait eu ce sentiment de course et d'avoir peu de temps à soi. cette impression de courir, d'être par monts et par vaux. ce besoin de rester à la maison, pour faire rien. il y avait ce mois d'avril et la course du temps qui continuait. on était déjà le "deuxième d'avril" et on continuait les blagues. la poulette avait filé voir sa soeurette mignonette resplendir dans sa robe de mariée, puis était rentrée les bras chargés de tisheurtes barbapapa et dinosaures, fabriqués loin, pas forcément bien finis, mais qui plaisaient tant aux poussins... papiri avait aussi craqué pour les slips barbapapa qui ravit les poussins. au retour, le vent soufflait fort et monsieur poulet sacré voulait emmener sa toute-petite faire du cerf volant. tout le monde s'embarquait déjà pour les bords de "notre fleuve", et l'on déroulait déjà les fils du papillon de la poussinnette, et de la grenouille du poussin. la poulette ébahie regardait ces petits deux ans neuf mois guidant un papillon dans le ciel. emmerveillée qu'elle ne s'envolât pas, cette si petite, et si légère petite fille. le poussin courait, rattrapait, renvoyait, imitait le cri du dinosaure. puis jetait des cailloux dans l'eau. à son tour il montrerait une belle maîtrise de la grenouille volante.
le vent soufflait fort et il faisait beau. la course, c'était là haut, et puis au sol, contre son homme et ses poussins, la poulette trouvait sa sérénité.
c'est certainement ce qui lui permit de danser si fort le soir, dans le vent encore.
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