un week end couleur de soleil
la poulette avait eu des moments pas glop ces dernières semaines, et s'étaient engagée à en parler moins et à profiter de sa machine à coudre pour enrayer la rage qui la tenait. mais quand même, ça avait été un peu compliqué dans sa tête et dans sa vie. elle avait versé beaucoup de larmes et puis avait trouvé la douce épaule de son amoureux pour l'encourager, la réconforter, et l'aider à se relever. ils avait appelé le baby sitter et filé main dans la main au cinéma, puis au réveil du lendemain, après sa petite couture, ils avaient programmé une sortie, elle et lui en rollers ( 5 ans d'inactivité pour les siens), draisienne pour le poussin, et poussette pour la poussinnette ( poussette rangée depuis 15 mois!). ils avaient pris le soleil, ri et regardé le ciel. cela avait été doux. elle sentait s'envoler quelques uns de ses doutes, et retentir à nouveau la joie au fond de son cœur. les enfants étaient calmes, ils étaient ensemble, le soleil brillait. et le soir elle sortirait avec sa très belle et très chère amie. dans un petit resto lyonnais ouvert le dimanche soir. c'est rare. elles riraient beaucoup des facéties de leurs petits et se retrouveraient comme dix ou douze ans auparavant, simplement heureuses d'être ensemble. la poulette rentrerait fatiguée mais rassurée, et pourrait reprendre sa semaine avec un peu plus de sérénité.
au ciné, monsieur et madame poulets sacrés avaient ri aussi, beaucoup, du dernier film de michel gondry, the green hornet, vu en VF parce que leur ville ne diffusait que cela... ils avaient aussi beaucoup ri d'une publicité de M6 sur les scènes de ménage. avaient adoré l'adjectif "tellurique" employé à mauvais escient dans la bouche d'un abruti.
ce matin, la poulette allait concentrer son énergie à préserver ce petit feu intérieur, et à ne pas se laisser envahir par les soucis dont elle n'était pas responsable. et puis peut-être que bientôt elle se coudrait un petit truc, mais alors là, juste pour elle.